Garde-le à la cuisine C’est plus sûr

Rédigé par Jean-Pierre Pourrez

05 décembre 2019

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– Idiot, va ! lâcha-t-il enfin, en haussant les épaules.

Cependant, Gaga en était restée à l’Exposition. Comme toutes ces dames, elle se réjouissait, elle s’apprêtait. Une bonne saison, la province et l’étranger se ruant dans Paris. Enfin, peut-être, après l’Exposition, si les affaires avaient bien marché, pourrait-elle se retirer à Juvisy, dans une petite maison qu’elle guettait depuis longtemps.

Il y eut des courses dans l’hôtel ; des rires s’éteignirent, des portes se fermèrent. Georges entendit Nana qui payait le boulanger, d’une voix brève. Puis, elle monta.

– Rose, en scène ! cria Bordenave, on recommence le deux.

– Hein ? fiche-moi la paix… Tous les chevaux ont des chances. La cote monte, parbleu ! parce qu’on en a pris. Qui ? je ne sais pas… J’aime mieux te laisser, si tu dois m’assommer avec tes questions idiotes.

C’était Bordenave, en effet, se promenant les mains derrière le dos, avec un chapeau que le soleil rougissait, et une redingote graisseuse, blanchie aux coutures ; un Bordenave décati par la faillite, mais quand même furieux, étalant sa misère parmi le beau monde, avec la carrure d’un homme toujours prêt à violer la fortune.

– Justement, la comtesse est là-bas, dit Georges, dont les regards parcouraient les tribunes.

Excellent rédacteur à qui on doit de nombreuses contributions.

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