Oui, n’aie pas peur, je travaillerai

Rédigé par Jean-Pierre Pourrez

17 décembre 2020

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– Ce n’est pas possible. Il jure qu’elle est sage. Elle refuserait… J’aurais pourtant parié l’avoir vue chez Laure.

– Oh ! Ça, pour sûr. Elle a crié… Aussi, c’est ma faute. Il ne voulait pas en être. Je l’ai forcé… Écoute, Zizi, veux-tu que j’écrive à ta maman ? Elle a l’air bien respectable. Je lui dirai que je ne t’avais jamais vu, que c’est Steiner qui t’a amené aujourd’hui pour la première fois.

– Voyons, laissez-la, dit Nana sérieusement. Je ne veux pas qu’on la tourmente, vous le savez bien… Et toi, mon chat, pourquoi te fourres-tu toujours avec eux, puisqu’ils sont si peu raisonnables ?

En voyant le comte, elle referma la fenêtre. Il ne faisait pas chaud, et cette curieuse de madame Bron n’avait pas besoin d’entendre. Tous deux se regardèrent, sérieusement. Puis, comme il demeurait très raide, l’air étranglé, elle se mit à rire, elle dit :

– Ça le calmera, ce garçon, d’attendre un quart d’heure… Et puis, s’il croit venir chez une fille, le salon va l’épater… Oui, oui, regarde bien tout, mon bonhomme. Ce n’est pas du toc, ça t’apprendra à respecter la bourgeoise. Il n’y a encore que le respect, pour les hommes… Hein ? le quart d’heure est écoulé ? Non, à peine dix minutes. Oh ! nous avons le temps.

– Eh bien ! il faut le laisser, répondit-elle tranquillement.

Nana, qui ne comprenait rien aux paroles chuchotées par le comte, n’osa pourtant demander de nouvelles explications. Il paraissait plus nerveux, il la confia brusquement à Labordette, qu’ils trouvèrent devant la salle du pesage.

Excellent rédacteur à qui on doit de nombreuses contributions.

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