Enfin, madame nous est rendue… J’attendais madame

Rédigé par Jean-Pierre Pourrez

18 octobre 2019

Aucun commentaire

Charles-deluvio-628938-unsplash.jpg

– Mon Dieu ! moi, je veux bien… Je te pistonnerai… Elle est sèche comme un échalas, cette petite. Mais puisque ça fait votre affaire à tous… Oh ! je suis complaisante, je vais te bâcler ça.

– Très bien ! conclut-elle. Je m’en doutais. Ah ! ce pauvre chien !… Tu connais ma tante Lerat ? Quand elle viendra, fais-toi conter l’histoire du fruitier qui est en face de chez elle… Imagine-toi que ce fruitier… Cré nom ! que ce feu est chaud. Il faut que je me tourne. Je vais me cuire le côté gauche, maintenant.

– Ah ! c’est embêtant que vous repartiez après-demain, dit Nana. Enfin, nous allons toujours organiser quelque chose.

Tous le regardèrent. Il était gentil. Fauchery le reconnut : c’était Daguenet, un garçon qui avait mangé trois cent mille francs avec les femmes, et qui, maintenant, bibelotait à la Bourse, pour leur payer des bouquets et des dîners de temps à autre. Lucy lui trouva de beaux yeux.

– Par exemple, ce n’est pas ma faute… Il était fêlé. Ça ne tient plus, ces vieilleries… Aussi, c’est ce couvercle ! as-tu vu la cabriole ?

La vieille dame remerciait également Daguenet et Fauchery d’avoir bien voulu accepter l’invitation de son fils, lorsqu’elle éprouva une joyeuse surprise, en voyant entrer le marquis de Chouard, qu’une troisième voiture amenait.

Non, il n’avait pas l’argent. Il aurait donné sa vie pour avoir l’argent. Jamais il ne s’était senti si misérable, si inutile, si petit garçon. Tout son pauvre être, secoué de larmes, exprimait une douleur si grande, qu’elle finit par la voir et par s’attendrir. Elle l’écarta doucement.

Excellent rédacteur à qui on doit de nombreuses contributions.

Les commentaires sont fermés.