Emmenez-moi… Je ne peux plus, emmenez-moi

Rédigé par Jean-Pierre Pourrez

21 janvier 2019

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– Non, c’est impayable, il n’y a que toi, tu es un phénomène… Mais, mon pauvre chien, tu as dû être d’un bête ! Quand un homme ne sait pas, c’est toujours si drôle ! Par exemple, j’aurais voulu vous voir !…. Et ça s’est bien passé ? Raconte un peu, oh ! je t’en prie, raconte.

– Eh bien ! quoi ? servez le champagne, dit-elle. Qu’avez-vous à me regarder comme une oie ?

– Êtes-vous bêtes ! dit Nana, vous la faites rougir, cette pauvre mignonne… Va, ma fille, laisse-les blaguer. Ce sont nos petites affaires.

– Voyons, chéri, tiens-toi tranquille… Vrai, je ne peux pas… Steiner est là-haut.

– Non, fiche-moi la paix !… Si vous n’étiez pas des mufes, vous seriez aussi gentils chez vos femmes que chez nous ; et si vos femmes n’étaient pas des dindes, elles se donneraient pour vous garder la peine que nous prenons pour vous avoir… Tout ça, c’est des manières… Voilà, mon petit, mets ça dans ta poche.

Il sortit de sa poche un petit cahier froissé, le tourna dans ses mains fiévreuses, en faisant mine de le jeter sur les genoux de Cossard. Sa vanité souffrante convulsait sa face blême, les lèvres amincies les yeux enflammés, sans qu’il pût cacher cette révolution intérieure. Lui, Prullière, l’idole du public, jouer un rôle de deux cents lignes !

Tranquillement, elle rangeait du linge dans une armoire ; tandis que, muet, immobile, il appuyait le front contre une vitre, dévoré d’incertitude. Elle demanda au bout d’un silence :

Excellent rédacteur à qui on doit de nombreuses contributions.

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