Ils voulurent la calmer, ils la suppliaient

Rédigé par Jean-Pierre Pourrez

29 janvier 2019

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– Ah ! je ne sais pas, répondit brutalement Zoé, qui paraissait hors d’elle. Dieu merci ! je ne m’occupe de rien. Ils en font un massacre dans la cuisine et dans tout l’appartement !… Avec ça, il a fallu me disputer. Les deux autres sont encore venus. Ma foi, je les ai flanqués à la porte.

– Quel rôle ? dit-il de sa voix mauvaise. Ce n’est pas le rôle de la grande dame peut-être ?… Ah ça, tu te crois donc du talent ! Mais ce rôle-là, ma fille t’écraserait… Vrai, tu es comique !

– Voyons, laissez-la, dit Nana sérieusement. Je ne veux pas qu’on la tourmente, vous le savez bien… Et toi, mon chat, pourquoi te fourres-tu toujours avec eux, puisqu’ils sont si peu raisonnables ?

– Ça, c’est mon affaire, finit-elle par dire. Merci tout de même, mon cher.

Alors, la conversation s’établit, mais par courtes phrases, coupées de silences. Nana ne pouvait toujours répondre. Après s’être passé du cold-cream avec la main sur les bras et sur la figure, elle étalait le blanc gras, à l’aide d’un coin de serviette. Un instant, elle cessa de se regarder dans la glace, elle sourit en glissant un regard vers le prince, sans lâcher le blanc gras.

– Oh ! maintenant, qu’est-ce que ça peut faire à monsieur le comte ? reprit l’autre avec un sourire humble de complice. Il me fallait bien attirer le monde pour donner vos deux mille louis.

– Vous savez qu’il en meurt… Seulement, il a peur de ma femme. N’est-ce pas que vous le défendrez ?

Excellent rédacteur à qui on doit de nombreuses contributions.

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