Fontan s’était précipité

Rédigé par Jean-Pierre Pourrez

02 août 2019

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– Moi, dit Caroline Héquet de son air posé, je pars après-demain pour Londres… Maman est déjà là-bas qui m’installe un hôtel… Bien sûr, je ne vais pas me laisser massacrer à Paris.

 

Une après-midi que les fils Hugon se trouvaient là, le comte Muffat vint en dehors des heures réglées. Mais Zoé lui ayant répondu que madame était avec des amis, il se retira sans vouloir entrer, affectant une discrétion de galant homme. Lorsqu’il reparut le soir, Nana l’accueillit avec la froide colère d’une femme outragée.

La comtesse Sabine, qui avait entendu, tourna lentement la tête, et leurs yeux se rencontrèrent, avec un de ces longs regards dont ils se sondaient prudemment, avant de se risquer.

Et elle se recoucha, souffla un mince jet de fumée, comme désintéressée et résolue à ne se mêler de rien. Non, c’était trop bête !

À chaque instant, Simonne se levait, se tenait derrière son dos, pour couper sa viande et son pain. Toutes les femmes s’intéressaient à ce qu’il mangeait. On rappelait les garçons, on lui en fourrait à l’étouffer. Simonne lui ayant essuyé la bouche, pendant que Rose et Lucy changeaient son couvert, il trouva ça très gentil ; et, daignant enfin se montrer content :

– Moi, dit Caroline Héquet de son air posé, je pars après-demain pour Londres… Maman est déjà là-bas qui m’installe un hôtel… Bien sûr, je ne vais pas me laisser massacrer à Paris.

– Mais c’est Nana !… Allons donc, Nana ! je vous dis que Lusignan n’a pas bougé… Eh ! oui, c’est Nana. On la reconnaît bien, à sa couleur d’or… La voyez-vous maintenant ! Elle est en feu… Bravo, Nana ! en voilà une mâtine !… Bah ! ça ne signifie rien. Elle fait le jeu de Lusignan.

 

Excellent rédacteur à qui on doit de nombreuses contributions.

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